mercredi 14 octobre 2015

Ce que tout auteur devrait savoir sur le Salon du livre de la Péninsule acadienne

Île Miscou en automne

J'ai souvent entendu parler du Salon du livre de la Péninsule acadienne depuis le début de ma carrière. Toujours en bien. Toujours pour dire que c'est un party perpétuel, que les auteurs y sont traités comme des rois, que les gens sont chaleureux, que l'endroit est magnifique. Tous ceux qui m'en parlaient ainsi insistaient sur le fait qu'ils y retourneraient demain si on le leur proposait.

Ben laissez-moi vous dire que je fais désormais partie de cette gang-là. La gang des auteurs chez qui le Salon du livre de la Péninsule acadienne a laissé un souvenir indélébile, un souvenir de chaleur, de rire, d'accent mélodieux, de bonne bouffe, de fête et de générosité.

Parce que si je devais choisir un seul mot pour décrire l'équipe qui m'a reçue la fin de semaine dernière, ce serait GÉNÉROSITÉ.  Et chaleur, évidemment! Et gentillesse! Et amabilité! Bref, il me faudrait beaucoup de mots tant l'émotion qui m'habite encore est multidimensionnelle.

Laissez-moi vous décrire comment ça se passe.

Tout d'abord, à moins qu'un auteur choisisse délibérément de faire la route en voiture, la plupart d'entre nous sommes aéroportés de Montréal à Bathurst, puis conduits en voiture (si nous ne sommes que deux) ou en autobus jusque dans les environs de Shippagan.

Si vous êtes une vedette (Je m'excuse, Laurence, si tu me lis, mais il faut appeler un chat un chat), si vous êtes une vedette, donc, on vous logera dans un chic hôtel à Caraquet. Si vous êtes un simple auteur comme moi, on vous logera dans une auberge plus modeste, la mienne s'appelle Janine du Havre et était située à Savoy Landing de l'autre côté de la baie, juste en face de Shippagan.  Comme le salon du livre a lieu à Shippagan, il est de loin préférable d'être logé dans une modeste auberge du coin. Mettons qu'on veuille se reposer entre deux séances de signatures, on appelle notre chauffeur, il nous conduit à l'auberge et il vient nous y chercher quand on veut retourner au salon. De toute façon, on passe bien peu de temps dans notre chambre. On quitte les lieux avant 10 h le matin, heure d'ouverture du salon,  et on y revient à 23 h, après le party.  Parce que, oui, il y a des partys. TOUS les soirs. (Je vous en parle plus loin)

Un autre avantage à l'auberge du coin (avantage qu'il ne faut absolument pas négliger), c'est qu'après le party, ça prend trois minutes pour rentrer à l'hôtel. Caraquet est à 30 minutes. Méchante différence quand on est fatigué et/ou qu'on a un peu trop bu.

Mon séjour s'est déroulé comme ceci:

Arrivée en avion à Bathurst jeudi après-midi, puis arrivée à Shippagan à 17 h. Rénald, mon chauffeur, m'a laissée me laver et me reposer une heure dans ma chambre, puis il m'a conduite au Salon pour la cérémonie d'ouverture. J'ai jamais vu de ma vie autant de monde à la cérémonie d'ouverture d'un salon du livre. Ça s'entassait de l'autre côté du cordon pour écouter les dignitaires faire leur laïus. Quand on a retiré les cordons, la foule a déferlé sur les kiosques. Moment fort émouvant.

Après la fermeture, jeudi soir, j'ai participé à un cocktail... bar ouvert avec bouchées de fruits de mer. 

Vendredi après-midi, parce que j'avais un trou dans mon horaire, la responsable des communications m'a conduite sur l'île Miscou pour que je voie les tourbières rougies par l'automne. C'était éblouissant. 
Après la fermeture, vendredi soir, j'ai participé à une série d'entrevues au centre de congrès où les spectateurs payaient 15 $ pour venir nous écouter, Nathalie Roy, Laurence Jalbert, Herménégide Chiasson et moi. Et on nous payait! Tous les quatre!

Samedi matin, je donnais une conférence à l'université. Samedi après-midi, j'étais interviewée sur une scène du salon. Samedi soir, j'étais au banquet de fruits de mer, bar ouvert, animé d'abord par un duo qui jouait de la musique acadienne, puis par des auteurs/ éditeurs/ représentants qui, en hommes prévoyants, avaient apporté leurs instruments de musique. Un GROS party comme je les aime!

Au travers de ces multiples activités, j'ai signé des livres, fait des rencontres géniales. Plus de gens sont entrés dans ma vie en ces quatre jours que pendant six mois chez nous. Ulysse, Rénald, Odette, Ginette, Mylène, Anne, Nathalie, Marie, Marie-Claude, Marie-Lou, Marie-Joëlle, Rhéa, Lili, Éliane, Laurence et Louise, ce fut un réel plaisir de faire votre connaissance. Martine, Sergine, Cindy, Jean-Marc, Roger, Lucie et Nathalie, c'était un grand bonheur de vous revoir!


C'est riche de toutes ces rencontres que dimanche matin, après ma séance de dédicaces, j'ai pris le bus pour Bathurst, puis l'avion pour Montréal. Je suis arrivée chez moi dimanche soir, épuisée, mais ravie, avec la certitude que si jamais on me réinvite en Acadie, je sauterai sur l'occasion à pieds joints.

7 commentaires:

  1. Oh que ces Salons sont dynamiques et vivifiants pour les auteurs et les lecteurs! Ça me rappelle la chance que j'ai eue d'avoir été invitée en 2011 à aller au Salon du livre de Hearst, en Ontario. J'étais enceinte quand j'ai reçu l'invitation et je savais que mon premier bébé allait avoir deux mois et demi seulement au Salon. Mon éditeur m'avait dit que c'était vraiment un super salon et ça valait l'effort. Alors, après discussion avec mon amoureux, je suis partie en mai, en laissant bébé dans les bras de papa pour cinq jours... Et comme j'allaitais, j'avais avec moi mon tire-lait (que je devais utiliser douze fois par jour pour être sûre de pouvoir reprendre au retour). Je te jure que j'ai laissé tout un souvenir à mes collègues auteurs (tsé: la fille qui tire son lait dans le mini-bus entre Timmins et Hearst) et que j'ai profité pleinement de ces jours incroyables: lecteurs, rencontres dans les écoles, conférences, partys, discussions. Inoubliable! Et bébé Léo a beaucoup apprécié ces jours avec papa aussi, l'allaitement a été repris sans peine au retour... Toute une aventure! :)

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    1. Euh... Ok. Je trouve tout à coup mes aventures en Acadie un peu ordinaires. ;-)

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    2. Ouais, à chaque fois qu'elle me raconte cette histoire, j'peux pas m'empêcher de me dire que j'suis vraiment une maman pépère! :p

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    3. Et comme c'est ma seule aventure mémorable, c'est la seule que je raconte à tout le monde, comme en fait foi Geneviève. On a eu bien du fun!

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  2. Que ça me rappelle le symposium de Baie-Comeau pour les artistes peintres... et leurs accompagnateurs tout aussi choyés.
    Et les lecteurs sont-ils aussi présents que les hôtes?

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    1. Il y a du monde, c'est certain, mais pour être franche, je te dirai que les gens achètent surtout des livres pour leurs enfants. Il ne s'agit pas d'un milieu très à l'aise, financièrement parlant.

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